Epidémies de choléra à Avignon (1835-1884)
Avignon, comme de nombreuses villes, fut touchée par plusieurs épidémies de choléra très virulent entre 1835 et 1884. Le mal est tel, et dans sa propagation et dans ses conséquences, que légitimement, la population est inquiète, parfois au-delà de toute raison. Giono, fait dire à l’un des personnages, pour l’épidémie de 1835, « c’est comique... nous avons une épidémie de peur » (Le hussard sur le toit).
Le 16 août 1884 Mgr Hasley, archevêque d’Avignon, publie une lettre pastorale et un mandement A l’occasion du choléra.
« Vous avez applaudi aux mesures de prudence recommandées par la science et par l’autorité civile ; mais vous avez compris que pour assurer à ces moyens naturels toute l’efficacité désirable, il fallait recourir à Celui qui est l’arbritre suprême de la vie et de la mort. Pour rendre vos supplications plus puissantes, vous les avez confiées à la Très Saint Vierge notre refuge assuré dans toutes les peines et toutes nos alarmes, vous avez invoqué saint Roch, une des glories, un des enfants de notre Province »
Ayant salué le bon-sens et la ferveur des fidèles, l’archevêque reconnaît que « la piété a été recompensée » puisque la ville a connu peu de victimes. Toutefois, tout autour, le mal continuant à faire son œuvre, il enjoint les fidèles à poursuivre le combat de la prière, y joingnant les armes de la pénitence et de la charité : « Les fléaux dont le monde est atteint sont ordinairement provoqués par l’impiété, ou par les excés des passions, ou par les dissensions, le jalousies et les haines qui soulèvent les hommes les uns contre les autres ; et voilà pourquoi il faut réparer l’impiété par la prière les excès par la pénitence, et les défauts par la charité et l’aumône ».
A cette fin, l’archevêque, dans son mandement, ordonne une neuvaine : psaume 50, trois fois l’invocation Parce Domine, l’invocation Sub tuum à la Vierge-Marie, enfin, trois fois l’invocation à saint Roch. Les prêtres sont invités à dire la messe pro vitanda mortalitate, tout fidèle et en particulier les communautés religieuses, à prier le rosaire à cette intention.
L’abbé Claude Casimir Jean, curé-doyen de Baumes (1854-1920)
Originaire de Mazan où il est né le 15 février 1854, l’abbé Jean a commencé ses études à Sainte-Garde, puis a fait sa théologie au Grand-Séminaire d’Avignon de 1875 à 1880. Après son ordination le 22 mai 1880, avec cinq autres confrères, il est successivement vicaire à Sainte-Cécile, à Sault (1881) et à Gordes l’année suivante. Nommé recteur de Savoillans en 1885, il est transféré à Grambois en 1891. En 1904, il est nommé curé-doyen de Beaumes où il demeura jusqu’à son décès à l’âge de 66 ans.
Eglise paroissiale de Savoillans
Il fut toujours un travailleur acharné, attentif à la prédication et à la formation, ayant conscience que pour enseigner et nourrir ses fidèles, il avait besoin de l’être lui-même.
A un confrère qui l’avait encouragé lors de sa nomination à Savoillans, il déclarait « Que vous avez bien fait de m’encourager dans cette circonstance ! Je suis venu ici, et j’y suis très bien : charmant presbytère, jolie église, population bienveillante et accessible au bien, que puis-je désirer de plus ? ».
Abbé Bruno Gerthoux