La chronique de ce mois, à l’approche d’une ordination en ce mois de décembre 2022, nous conduit à regarder quelques figures sacerdotales, ces anciens qui nous ont tracé la route, et , comme on dit en provençal, que « nous fan lume », tout à la fois, nous montrant la voie et nous affermissant dans notre route.
Ordinations aux Quatre-Temps de décembre - 1872
Le 21 décembre 1872, Samedi des Quatre-Temps de décembre, au jour anniversaire de son transfert comme Archevêque d’Avignon, Sa Grandeur Monseigneur Louis-Anne Dubreil célébrait l’ordination sacerdotale de quatre jeunes hommes, dans la chapelle du Grand-Séminaire d’Avignon, rue Saint-Charles. Au cours de la même cérémonie, quatre furent ordonnés sous-diacres, parmi lesquels un des religieux qui s’occupent de l’orphelinat de Sainte-Anne à Bonpas.
L’année liturgique est ponctuée par trois jours (mercredi, vendredi, samedi) de prière et de pénitence dit des Quatre-Temps, au rythme des saisons (semaine qui suit le premier dimanche du Carême ; semaine de la Pentecôte ; semaine suivant l’Exaltation de la Sainte-Croix (14 septembre) ; semaine suivant le troisième dimanche de l’Avent). L’association d’un cycle trimestriel en fonction de saisons, et d’un cycle liturgique annuel remonte à la plus haute antiquité, ainsi que l’attestent les sermons de saint Léon le Grand pour ces périodes. Le cérémonial des évêques de 1984 recommande, pour ce temps, de prier « pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes ». C’est aussi, habituellement, un jour d’ordination.
En plus d’un professeur du Collège de Saint-Joseph, ce sont quatre enfants du pays qui sont ordonnés prêtres.
L’abbé Bressy, professeur à Sainte-Garde
Marie-Théophile Bressy est né le 10 juillet 1848 à Orange, de Marie Victorine Sautel et de Pierre Barthélémy Bressy. Sa mère avait 28 ans et était déjà veuve. Après son ordination, il est nommé professer au Petit-Séminaire de Sainte-Garde, où il restera 24 ans ! Il deviendra ensuite recteur (curé d’une paroisse succursale, selon la terminologie du Concordat) de Venasque en 1897, puis de Saint-Hippolyte-le-Graveyron l’année d’après, enfin à La-Roque-sur-Pernes en 1899, où il mourra le 1° janvier 1907.
Jean-Joseph Lazard est né le 12 juillet 1847 à Châteauneuf-Calcernier (Châteauneuf-du-Pape), fils de Jacques, cordonnier, et de son épouse Marie Guierne. Au séminaire, à Sainte-Garde, puis à Saint-Charles, « il sema la joie à profusion et s’attira tous les cœurs », et de là naquirent de nombreuses et indéfectibles amitiés. Avec le passage de Mgr Faraud à Avignon en 1868, il décide d’entrer au séminaire des Missions étrangères de Paris, mais sa santé ne lui permet pas de rester. Il rentre dans le diocèse en 1870, où « la Maîtrise métropolitaine eut les prémices de son zèle. Après son ordination, et après avoir assuré un interim à Entraigues, il est nommé recteur de Mérindol : « sa cure devint la maison de tous ; prêtres des environs et même de loin, catholiques de la paroisse, protestants du pays, tous y défilaient pour demander aide, conseil, appui, et tous en emportaient quelques rayons de joie ». A nouveau, en 1878, après avoir distribué ses biens, il se présente au séminaire des Missions étrangères, et lorsqu’on lui oppose encore sa faible santé, il répondit « j’en aurai toujours assez pour y mourir » ! Il embarqua pour le Cambodge le 20 avril 1879. Au Cambodge, après avoir été aumônier militaire, il se dévoua à la mission, fondant des villages au cœur de la forêt (Chanh-Mâu, Sthau-Suor) à partir des églises qu’il édifia. Jusqu’au bout, il fut affaibli par les épreuves physiques et les souffrances et affermi par une joie qui ne le quittait jamais. Il est décédé à Saïgon, le 11 février 1913.
Paul Louis Evariste Levezou, « avignonnais fervent » - membre de l’Académie de Vaucluse - aux « brillantes qualités d’organiste » est né le 26 octobre 1848 à Avignon. Ses parents, Marc Levezou, sacristain à Saint-Agricol, et Marie-Thérèse Moulin, son épouse, habitaient au 17 de la rue Gelin. Après son ordination, il fut successivement vicaire à Roussillon en janvier 1873, à Morières en octobre de la même année, à Bédarrides en septembre 1874, à Courthézon en décembre suivant. Il y restera 22 ans, avant d’être nommé recteur de la Barthelasse en 1897. Il se dévoua à sa chère population avignonnaise. Il préparait alors une étude historique sur le château de la Barthelasse et un opuscule sur les origines de l’île, mais je n’ai pas réussi à savoir s’il avait été jusqu’à la publication de son travail. S’il est obligé de démissionner pour raisons de santé en 1907, dès que ses forces reviennent, il sollicite une nouvelle mission, et devient l’aumônier de l’Hospice Saint-Louis en 1912. Mais c’était préjuger de ses forces, et il meurt le 20 février 1917.
Auguste Joseph Monnier est né le 30 septembre 1848 à Valréas dans la maison familiale au quartier Saint-Antoine, fils de Jean Joseph, tailleur d’habits, et de Marie-Claire Raymond, son épouse, couturière. Six mois après son ordination, il est nommé vicaire de Bonnieux, puis de Bollène en 1879. Il devient recteur de Puyméras en 1888 et l’année suivante, vicaire de Saint-Pierre dans Avignon. En 1897, il est recteur de Piolenc, puis de Courthezon en 1903. Il est distingué du titre de chanoine honoraire du vénérable chapitre des chanoines de Notre-Dame-des-Doms en 1917. Retiré en juillet 1922, il est mort le 1° août de la même année, à Tulette. M. le chanoine Spenlé qui retraça en quelques mots sa riche carrière lors des funérailles, reconnaissait en lui « un prêtre selon le cœur de Dieu », et la foule présente alors témoigna en ce sens. Malheureusement, je n’ai aucune photo de lui identifiée.
Photos de prêtres - appel à contribution
Grâce aux versements, dons, contributions, fonds d’archives, j’ai pu constituer un album de plus de 600 reproductions de photos ou portraits de prêtres du diocèse dont les plus anciennes représentations remontent au XVIIIè et les plus récentes sont contemporaines.
A vos albums de famille ! Vous pourrez sans doute trouver des prêtres en photo lors de baptêmes, mariages, communions, pèlerinage, cérémonie... Toute contribution sera bienvenue, même si vous ne savez pas identifier le prêtre : un lieu, une année.
Cet outil est très utile pour m’aider à identifier des prêtres sur d’autres photos anonymes
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Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste