Le 18 août 917, l’empereur Louis l’aveugle restitua à l’évêque d’Avignon Fouquier une petite église très ancienne et placée sous le vocable de saint Ruf Situé à l’extérieur des murs de la ville et en bordure d’une ancienne voie romaine, cet antique lieu saint a servi de site de sépulture, ainsi qu’en témoignent les nombreux vestiges funéraires qui y ont été découverts. Il peut correspondre à la première implantation d’une communauté chrétienne à Avignon au IVe siècle et peut-être dès la fin du IIIe siècle. Il est permis de penser que Saint Ruf, à qui était dédiée cette église, a pu être le fondateur ou, en tout cas, un des premiers dirigeants de cette communauté chrétienne, honoré là où il aurait été enterré.
Il a été considéré, par une tradition tardive et jusqu’au siècle dernier, comme le premier évêque d’Avignon.
Le 1er janvier 1039, cette église Saint-Ruf est donnée par l’évêque Benoît d’Avignon à quatre chanoines de sa cathédrale pour leur permettre de mener la vie religieuse qu’ils souhaitaient. Ce fut l’origine de l’ordre des Chanoines réguliers de Saint-Ruf (dits de Saint Augustin) qui fut approuvé par le pape Urbain II en 1095. Pendant deux siècles, son expansion territoriale et son rayonnement spirituel en firent l’un des plus importants de France. En 1154, l’un de ses abbés fut élu pape et prit le nom d’Adrien IV. En 1158, dans des circonstances mal connues, l’abbaye chef d’ordre fut transférée d’Avignon à Valence au bord du Rhône. La suppression de l’ordre de Saint-Ruf dont l’essor avait été si rapide, intervint en 1774 après une longue période de décadence amorcée dès le XIVe siècle. L’abbaye avignonnaise, reconstruite au XIIe siècle, était en partie ruinée à la fin du XVIIe . Il en subsiste aujourd’hui le choeur et le clocher de l’église romane. Une nouvelle église dédiée à saint Ruf a été édifiée en 1912 dans ce quartier.
Cette fête nous invite à invoquer « nos pères dans la foi » qui nous ont apporté le message chrétien et demeurent nos intercesseurs auprès de Dieu.