Le temps de la Sainte-Enfance -1922
Un article de la livraison de janvier de la Semaine Religieuse du Diocèse d’Avignon, rappelle les bienfaits et grâces d’une pratique de piété : « Au Grand Séminaire, où l’on vit de la noble tradition du XVIIe siècle, tradition des Bérulle, des Olier, des Condren, si dévots au mystère de Jésus Enfant, l’on pratiquait fidèlement jadis le culte de la Sainte-Enfance, et aujourd’hui rien n’a péri de cette piété naïve et si réconfortante ».
L’usage, au Grand Séminaire, était de venir auprès de la crèche après la classe du soir, pour contempler ce « gracieux rappel du plus doux des mystères chrétiens, (…) prédication sans paroles de l’amour divin stabula jacentis, cathedra docentis » selon les paroles de saint Augustin. « A cette école, ils apprenaient la valeur du silence, de l’existence de pauvreté, d’obéissance, de don de soi, à laquelle la vocation les obligera ».
Décès du pape Benoit XV, 22 janvier 1922
Monseigneur l’Archevêque rend hommage au pape Benoit XV décédé le 22 janvier 1922, alors que « la Chrétienté est en deuil », d’autant qu’après 7 ans, le pape a été rappelé à Dieu brusquement : « rien ne pouvait nous surprendre davantage ; et rien, donc ne pouvait nous causer une plus grande douleur ».
L’Archevêque loue ses qualités humaines et spirituelle : « ce fut une grande âme, l’âme d’un vrai Chef de l’Eglise ». Benoit XV, même si personne ne pensait à sa mort, avait lui-même affirmé voire prophétisé que son pontificat serait de courte durée. « Aussi, semblait-il se presser d’en remplir les jours : il travaillait, travaillait… ».
Monseigneur Latty souligne ce que l’Eglise et la France en particulier, lui doivent : « la réconciliation du gouvernement de notre pays avec le Saint-Siège ». Par là, il aura préparé le statut légal qui doit « régler la situation matérielle du culte et du clergé catholique de la France...il y mettait le capital de ses efforts, de ses sollicitudes, et aussi ses joies ; et il en espérait des effets décisifs pour le bien de la France et la diffusion de la foi dans les pays de Mission ».
Monsieur l’abbé Augustin Reboul 1859-10 janvier 1922
Vincent Augustin Reboul est né à Courthézon le 28 janvier 1859. Ils étaient 12 à être ordonnés prêtre le 19 mai 1883. Après son ordination, il fut successivement vicaire de Sarrians, de Pernes en 1885, d’Apt en 1889 et de Saint-Siffrein en 1896, avant d’être nommé recteur (curé) de Caromb en 1904.
Pour raisons de santé, il dût quitter sa charge 4 ans après. Il ne put reprendre une charge curiale qu’en 1919 comme recteur de la paroisse de Causans.
L’abbé Louis Camicas, dans le bulletin religieux, loue ses vertus « son esprit, cultivé, plein de la bonne doctrine, puisée aux meilleures sources, embelli de connaissance littéraire qu’une mémoire toujours fidèle lui rappelait opportunément, sa conversation, ses lettres surtout, étaient pleines de charmes. C’est pour cela que l’abbé Camicas le sollicitait régulièrement pour ses compositions poétiques à publier dans Le Bon Ange du Foyer, revue qu’il avait fondée, qui »gardera précieusement les compositions pieuses, doctes et originales d’un véritable poète".
Il s’était en particulier consacré à une œuvre qu’il laisse à demi achevée « celle de traduire en cantiques, l’évangile de tous les dimanches après la Pentecôte ». Précisément, dans la livraison n°7 de juillet 1921 de la revue, Le Bon Ange du Foyer en donne des exemples :
Le Pharisien et le Publicain
Refrain
Par l’orgueil l’homme se redresse,
Mais Dieu ne le regarde pas ;
Et l’humilité qui l’abaisse
Grandit son coeur même ici-bas.
1- Le Pharisien se recommande
Au Seigneur pour tout ce qu’il fait,
Mais Dieu rejette la demande,
De celui qui se croit parfait.
2- En se frappant la poitrine
le publicain se dit pécheur,
et déjà la grâce divine
lui rend la pureté du coeur.
3- Il faut ressembler à l’enfance
nous dit Jésus avec bonté :
c’est sans doute par l’innocence,
Mais aussi par l’humilité.
4- La grâce trouve une bannière
dans les pensées de orgueilleux.
Leur front est frappé du tonnerre,
parce qu’ils montent jusqu’aux cieux.
5- O mon Dieu loin de moi l’audace
de l’orgueil et ses châtiments :
Je veux gagner des flots de grâce
Par mes plus humbles sentiments.
6- Dans les humbles la grâce abonde
comme la pluie en nos vallons ;
car une humilité profonde
dans l’âme creuse des sillons !
7-Je veux, ô Fils de Dieu fait Homme
par le coeur me rendre humble et doux ;
Être grand dans votre royaume,
m’étant fait petit comme vous.
Il est décédé le 10 janvier 1922.
Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste