Historique du service
Lorsque j’en ai reçu la charge en 2009, les archives étaient entreposées dans une pièce et concernaient essentiellement l’archevêché et le gouvernement du diocèse.
Après une période de formation, avec l’Association des Archivistes de l’Eglise de France et de mes confrères archivistes de la Province, j’ai entrepris un travail de valorisation de nos fonds par une chronique dans le bulletin diocésain et la page internet du service sur le site du diocèse. Par le fait-même, ce dépôt d’archives était déjà devenu un service.
Parallèlement, je commençai la collecte des archives paroissiales. Non seulement pour éviter leur perte, leur destruction ou leur dispersion, mais aussi afin de les rendre accessibles à tous après classement.
Entre 2011 et 2017, grâce à la prise de conscience de chacun à l’archevêché de l’importance des archives, le service s’est agrandi de deux pièces, et cela m’a permis de mieux organiser l’accueil et le tri des fonds. En 2018, avec le soutien de Mgr l’Archevêque et du diocèse, grâce à des dons de particuliers (prêtres, laïcs et religieux) ou de paroisses, nous avons pu doter ces pièces d’un matériel adapté qui a considérablement facilité le travail.
Valeur et importance des archives
Les archives sont des documents (écrits, figurés, enregistrés, informatiques...) qui rendent compte de l’activité et de l’histoire d’une personne (physique ou juridique). Les archives ecclésiastiques ont cette valeur de témoignage, non seulement quant à l’activité des personnes, mais aussi, selon la belle expression de saint Paul VI, du « transitus Domini dans l’histoire des hommes » (cf. Paul VI, Les archives ecclésiastiques, allocution du 26 septembre 1963). Peu importe le support, le format ou l’ancienneté, nous ne collectionnons pas des pièces exceptionnelles isolées, mais conservons et gardons vive la mémoire d’une personne, d’une communauté, d’un service, de l’Eglise !
Cependant les archives sont vulnérables, parce qu’une fois passé le temps de leur utilité immédiate, elles sont menacées d’oubli et de destruction.
Aussi le droit de l’Eglise confie à l’évêque un de voir vigilance pour leur conservation et sauvegarde : archives du diocèse (curie diocésaine, services...) ; archives dans le diocèse (paroisses, cathédrales, collégiales, associations...) ; spécifiquement, archives ayant une valeur historique.
La mission de l’archiviste
L’évêque exerce cette vigilance par son archiviste, avec mission de collecter, conserver, classer, communiquer ces biens.
Avant de les collecter, il faut sensibiliser les producteurs à leur existence et à l’importance de leur conservation. Elles ne se réduisent pas aux registres de catholicité. Bien d’autres documents peuvent rendre compte de la vie des paroisses et des fidèles : registres de confrérie, comptabilité, homélies, publications paroissiales, livres, iconographie, notes manuscrites…
J’ai une attention particulière pour les archives personnelles des prêtres. En effet, j’ai parfois l’impression qu’ils meurent une seconde fois, avec la disparition de leurs archives et avec elle la mémoire de ce qu’ils ont été et de ce qu’ils ont réalisé.
Depuis 2019, de par la volonté de Mgr l’archevêque, sensibilisé à l’importance, à la valeur et à la mission propre des archives historiques, les locaux ont été pourvus de matériel adapté pour la conservation. Ils sont répartis en trois pièces : un magasin d’archivage pour les fonds classés et consultables ; une salle de tri pour la réception des fonds ; un bureau pour l’accueil de chercheurs et la conservation d’une bibliothèque patrimoniale constituée des ouvrages liés aux fonds d’archives, antérieurs à 1811 ou ayant quelque lien avec l’histoire de l’Eglise d’Avignon.
Trier, inventorier et classer un fonds a pour but de le rendre accessible et exploitable. Cela prend du temps, mais c’est essentiel. L’instrument de recherche est l’outil produit à l’issue de ce travail, comportant notamment une notice sur le fonds et le producteur et le répertoire numérique détaillé des dossiers et de leur contenu.
La mission d’un service d’archives
Dans le cadre du service diocésain, l’archiviste peut apporter des conseils pour la conservation et l’archivage, accueillir et orienter les chercheurs, répondre aux demandes… J’ai eu l’opportunité d’accueillir trois stagiaires et de contribuer ainsi à leur formation.
Au service des personnes et de l’Eglise
L’archiviste conserve des documents, des « papiers », mais ils sont témoins et ils parlent de ceux qui les ont produits, aussi c’est une mission pastorale.
Pour cela, deux ou trois personnes bénévoles m’ont proposé leur aide. J’espère que d’autres encore pourront se présenter.
Les archives sont vivantes et s’enrichissent quotidiennement. Malgré les travaux qui ont déjà été réalisés, il sera sans doute nécessaire de trouver d’ici quelques temps de nouveaux moyens afin de poursuivre cette mission.
abbé Bruno Gerthoux
Archiviste diocésain